• François Perrey

     

           Voici un nouvel article calqué sur le précédent. L’intéressé s’appelait François Perrey. D’abord la photocopie de son acte de baptême avec sa transcription et quelques remarques ; ensuite des extraits de son congé de l’armée pour blessure de guerre.

     

     

    Transcription de l’acte de baptême

     

    François fils de Joseph perrey Marchand

    Demeurant à haréville et de Nicole aubertin ses

    Pere et mere par Lègitime mariage est né à dix

    Heures du matin le dix sept Janvier mil sept

    Cent quatre vingt quatre et à été Baptisé le

    Même jour des dits mois et an par moi Charle

    Joseph hutin curé D’harèville soussigné, il à eû

    Pour parrein françois perrey Marchand son

    Oncle paternel, et pour Marreine Anne

    L’autel femme du dit françois perrey demeurants

    Au dit harèville qui ont signé avec moi

         Anne lautel  françois perrey   Cj hutin

                                                         Curé d’hareville

     

    Trois remarques brèves :

     

    - A cause d’une mortalité enfantine élevée et pour être en conformité avec le dogme religieux, on se dépêchait de baptiser l’enfant. François l’a été, comme beaucoup de nourrissons, le jour de sa naissance.

    - L’enfant a eu le prénom de son oncle. C’était une pratique assez courante de donner à un nouveau-né le prénom d’un membre de sa famille ce qui pose souvent des problèmes d’identification.

    - Comme précédemment, le père, marchand était absent, sans doute sur les routes alors que son frère, également marchand était présent.

     

     

     

     

     

     Mise en retraite pour blessure de guerre de François Perrey, chasseur  

    du 3è bataillon du 14è régiment d’infanterie légère.

      

     

    Il s’agit d’extraits du PV que le greffier Mouton avait recopié sur le registre du greffe d’Harréville, très probablement à la fin de l’année 1806. (Archives municipales)

     

     

    « En conséquence de l’ordre de son altesse le prince ministre de la guerre du 28 octobre dernier qui autorise les militaires du régiment qui ont été proposés pour la solde de retraite le 19 septembre dernier de se rendre dans le lieu de leur dernier domicile en attendant que sa majesté l’empereur ait fixé leur traitement.

    Nous membres du conseil d’administration du 3è bataillon dudit régiment, autorisons le sr. françois perrey chasseur à la 6è compagnie dudit bataillon de se rendre à haréville département de la haute marne lieu ou il devra recevoir du commissaire des guerres son brevet de retraite que le gouvernement doit lui expédier. [...] Le dénommé ci-dessus redevoit a la masse de linge et chaussure la somme de 22 francs qu’il n’a pu acquitter en partant. [...] Nous membres composant le conseil d’administration dudit bataillon certifions que le sr. françois perrey chasseur a été payé de sa solde d’activité jusqu’au 10 décembre 1806 inclusivement etant parti par retraite le 11 dudit mois.

     

    [...] mémoire de proposition pour la solde de retraite en faveur du nommé françois perret chasseur à la 6è compagnie du 3è bataillon agé de 23 ans natif d’haréville département de la haute marne motif sur lequel la demande est fondée en considération d’une blessure provenant des événements de la guerre à l’affaire de Caldiete en Italie. Entré en service du 7 messidor an 7 (26 juin 1799), a fait les campagnes des ans 7, 8, 9 (1799, 1800,) à l’armée du Rhin, 12 (1803) aux isles d’hyere, et 14 (1805) en Italie, blessé le 8 brumaire an 14 (30 octobre1805) à la Casdiere. Recapitulation :  au service du 7 messidor an 7 jusqu’au 15 septembre 1806 ; total 12 ans 2 mois 24 jours.

     

    [...] certifions que le nommé françois perret chasseur à la 6è compagnie du 3è bataillon agé de 23 ans a reçu un coup de feu à la partie moyenne et interne de la cuisse droite avec déperdition considerable de substance musculaire et adhérence forte de la cicatrice une difficulté d’étendre la jambe en est la suite en consequence nous estimons qu’il soit admis à la solde de retraite ; A riminy le 3 septembre 1806... »

     

    De nombreuses erreurs sont à relever dans cette copie de l’original faite par le greffier Mouton. Rien n’indique cependant qu’il en est responsable, il a très bien pu recopier des erreurs faites en amont par les services de l’armée.

     

    - L’âge, 23 ans au moment de son départ en retraite le 10 décembre 1806. Né le 17 janvier 1784, il avait 22 ans 10 mois 23 jours.

     

    - La récapitulation de ses états de service : 12 ans 2 mois 24 jours (il aurait été militaire à 10 ans !!). Du 26 juin 1799 au 15 septembre 1806 il y a 7 ans 2 mois et 20 jours. (Il était entré dans l’armée à 15 ans et demi, ce qui était très jeune).

     

    - Le lieu de sa blessure : « ... l’affaire de Caldiete en Italie... », « à la Casdiere ». Deux orthographes différentes pour peut-être un même lieu introuvable en Italie. Deux mots phonétiquement approchants parmi d’autres sont Caldese près d’Urbino au sud de Rimini et Cartiera près de Trévise. Que s’est-il passé le 30 octobre 1805 quelque part en Italie et qui a rendu infirme un garçon de Harréville ? Un attentat ? une embuscade ? une révolte ? En principe la guerre d’Italie était terminée. Napoléon s’était proclamé roi d’Italie à Milan le 26 mai 1805. Comment les Italiens ont-ils perçu cela ? Il est à parier que beaucoup n’ont pas dû apprécier ce fait. Un avis éclairé serait bienvenu...

     

    On peut enfin noter que le soldat Perrey était redevable, à son départ de la somme de 22 francs pour le linge et les chaussures, qu’il avait perçu sa solde d’activité dont le montant n’est pas précisé, que le traitement de la solde de retraite n’avait pas encore été fixé par Napoléon, que la blessure était assez grave et qu’à presque 23 ans François Perrey ne pouvant plus étendre sa jambe, devrait sans doute errer avec des béquilles le restant de ses jours.

     

     

    Marcel FRANTZ (2010)


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